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Cet article date de plus de six ans.
On vous résume l'affaire Jean-Claude Romand, l'histoire hors norme de ce faux médecin qui a assassiné sa famille
Condamné à la perpétuité en 1996 pour le meurtre de sa famille, et après leur avoir menti pendant dix-huit ans, Jean-Claude Romand a récemment déposé une demande de remise en liberté. Retour sur cette affaire criminelle hors norme.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié le 18/09/2018 13:41 Mis à jour le 18/09/2018 13:51
Temps de lecture : 8min
Jean-Claude Romand, lors de l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de l'Ain, au palais de justice de Bourg-en-Bresse, le 25 juin 1996. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Jean-Claude Romand, lors de l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de l'Ain, au palais de justice de Bourg-en-Bresse, le 25 juin 1996. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Jean-Claude Romand sera-t-il bientôt un homme libre ? Le faux médecin, condamné à la perpétuité pour le meurtre, en janvier 1993, de cinq membres de sa famille, a récemment déposé une demande de liberté conditionnelle, a révélé France Bleu Berry, mercredi 5 septembre. L'audience d'examen de sa demande a finalement été renvoyée à une date ultérieure, a annoncé son avocat, Jean-Louis Abad, mardi 18 septembre.
"C'est un nouveau cauchemar", a réagi Emmanuel Crolet, le frère de l'épouse – et victime – de Jean-Claude Romand, devant les caméras de France 2. Des années de mensonge au quintuple meurtre familial, franceinfo revient sur l'une des plus grandes affaires criminelles des dernières décennies, qui a inspiré écrivains comme cinéastes.
Le "docteur Romand" accumule les mensonges
L'"imposture" de Jean-Claude Romand(Nouvelle fenêtre) vis-à-vis de ses proches commence lors de ses études, dans le courant des années 1970. Après avoir quitté une classe de mathématiques supérieures sans l'avouer à son père, Jean-Claude s'inscrit en médecine, notamment pour se rapprocher de sa cousine par alliance, Florence, qui deviendra plus tard sa femme. Auprès de son père, il invoque des raisons de santé pour justifier ce changement de cursus.
Echouant de peu aux examens de fin de deuxième année de médecine, le jeune homme assure pourtant à sa famille qu'il les a réussis. De 1976 à 1986, il s'inscrit en deuxième année à la faculté de médecine de Lyon, tout en suivant les cours des années suivantes. Lors de son procès, Jean-Claude Romand justifie ces mensonges par une "peur de l'échec" et pointe "l'injustice" des diplômes.
Son imposture gagne ensuite en ampleur au milieu des années 1980. Le trentenaire a alors épousé Florence, avec qui il a eu deux enfants. Il assure à sa famille qu'il est devenu médecin-chercheur à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève (Suisse). La réalité est tout autre : Jean-Claude Romand passe en réalité ses journées à lire à la bibliothèque, à la cafétéria ou dans sa voiture, afin d'approfondir ses connaissances médicales. Il soutient financièrement sa famille en escroquant parents et amis, auxquels il propose de placer leurs économies en Suisse, pour mieux les faire fructifier.
Un quintuple meurtre familial
Peu à peu, des proches de Jean-Claude Romand découvrent sa mythomanie, tandis que d'autres lui réclament leur argent. Dès 1988, le beau-père du trentenaire lui demande la restitution partielle d'une importante somme d'argent qu'il lui avait versée. Ce dernier meurt, en octobre de la même année, d'une chute dans les escaliers de son domicile, en Haute-Savoie, avec son gendre comme seul témoin.
Lors de son procès, à l'été 1996, les juges affirment que la découverte progressive de son imposture est l'élément déclencheur qui le mène au pire. Le 9 janvier 1993 au matin, Jean-Claude Romand tue sa femme Florence, alors âgée de 37 ans, dans leur maison à Prévessin-Moëns (Ain). Il la frappe avec un rouleau à pâtisserie pendant son sommeil. Selon ses dires, il demande ensuite à sa fille de 7 ans, Caroline, de s'allonger pour qu'il puisse prendre sa température. Il la tue d'un tir de carabine, et fait de même avec son fils de 5 ans, Antoine.
Jean-Claude Romand prend ensuite la route et se rend chez ses parents, à Clairvaux-les-Lacs (Jura), à environ 80 km de son domicile. Il déjeune avec eux, puis les attire à l'étage et les tue, l'un après l'autre, de plusieurs balles dans le dos. Plus tard, le meurtrier rejoint son ex-maîtresse à Paris. Elle aussi lui avait donné une importante somme d'argent. L'homme l'emmène en forêt de Fontainebleau, prétextant un dîner avec son prétendu ami Bernard Kouchner. Vers 23 heures, il arrête la voiture et asperge la jeune femme avec une bombe lacrymogène. Devant ses hurlements et supplications, il renonce finalement à la tuer.
L'assassin revient ensuite sur les lieux de ses premiers crimes, dans la maison familiale de Prévessin-Moëns. Dans la matinée du 11 janvier, il avale des barbituriques et met le feu à son domicile. Jean-Claude Romand est retrouvé, inconscient mais vivant, par les pompiers. L'homme, alors âgé de 38 ans, a laissé ce message dans sa voiture : "Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon."
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